De 1875 à 1934, le destin de P'tit Louis placé sous le signe de la passion des fleurs et des plantes. Après une enfance malmenée, des années d'apprentissage, son talent et le succès vont éclore à Nancy, devenue la capitale de l'horticulture. 1875. Nancy. P'tit Louis n'a pas connu son père, horloger-mécanicien, disparu dans la tourmente de la guerre de 1870. Flavie, sa mère, travaille jour et nuit comme femme de ménage au Grand Hôtel pour oublier sa peine de jeune veuve, et offrir le meilleur à son fils, né avec une malformation.
Chaque dimanche, ils vont au parc de la Pépinière ; elle y chaparde des fleurs qu'ils déposent ensuite au cimetière de Préville, sur une tombe inconnue. " Pour ton papa ! " Flavie est courtisée par l'intendant de l'hôtel, qui bientôt décèle le joli trait de crayon de l'enfant, amoureux des fleurs. A l'école, on le harcèle à cause de sa marche bancale. Il en souffre, Flavie aussi. En 1885, les fleurs peintes à l'aquarelle par P'tit Louis sont si réussies que l'intendant les expose dans l'hôtel.
Le peintre Emile Friant les remarque ainsi que Victor Lemoine dont les travaux sur l'hybridation des plantes et les réussites spectaculaires ont fait de Nancy la capitale de l'horticulture... 1895. A vingt-quatre ans, rien n'intéresse davantage P'tit Louis que son travail dans les serres de Victor Lemoine. Il a acquis les gestes de l'horticulteur. Si elles ont encore mille et un secrets pour lui, les cultures maraîchères, l'arboriculture fruitière, la floriculture...
font désormais partie de son monde, comme l'aquarelle dont il enrichit son herbier. Malgré les épreuves, les chaos de l'histoire (1870, la Grande Guerre, l'Alsace-Lorraine redevenues françaises, l'incendie du Reichstag en 1934), le roman d'un destin singulier qui s'épanouit à la nature et à la vie.